Nous avons reçu ce mois l’amplificateur intégré Karan KA-I 180 dans sa nouvelle version.
Karan a sorti une nouvelle version du KA-I 180 MK2 (qu’ils n’ont pas désiré appeler MK3) et au même tarif, une bonne nouvelle.
L’amplificateur est de conception symétrique et délivre 180W en pure classe A. Karan utilise une technologie qui limite la dissipation de chaleur en classe A, intéressant en été !
Il utilise des transistors de puissance Sanken, RETs (Ring Emitter Transistors). Ils sont petits et en forme de cercle.
Le transformateur est réalisé en Allemagne pour Karan sous cahier des charges. L’alimentation procure 80.000 uF, filtré par des capacités Roe (Roederstein) Allemandes.
Le KAI 180 comme les autres amplificateurs de la marque sont sans contre-réaction.
Le facteur d’amortissement est de 2,500:1, ce que peu de constructeurs arrivent réellement à atteindre.
L’ensemble est 100% couplé, c’est à dire qu’aucune capacité n’est présente sur le chemin du signal entre entrées et borniers HP ! (cette technologie est utilisée sur toute la gamme Karan)
Déballage:
Au déballage ce KA-I 180 inspire confiance et le premier mot qui nous vient est « Qualité », tout est parfaitement ajusté, les connecteurs sont de qualité exceptionnelle.
L’intégré Karan KA-I 180 MK2 est livré dans une caisse en bois robuste, l’amplificateur est calé dans des épaisseurs de mousse et de polystyrène assez denses. Enfin nous n’avons plus à nous soucier des transporteurs, c’est une bonne nouvelle.
Le potentiomètre de volume ainsi que le sélecteur de source ont une rotation souple sans aucun jeu. Ils sont extrêmement qualitatifs.
Comme tous les produits Karan, les ailettes de dissipation thermiques sont disposées sur les flancs de l’appareil. Sur les modèles silver celles ci sont aussi noires.
Notez que les borniers HP employés sont des WBT argent !
Le switch 230V se trouve juste au dessus du bornier secteur.
Le Karan KA-I 180 offre 4 entrées lignes dont une XLR et trois RCA, et sur les extrémités de l’appareil une sortie Rec-Out (en cas de branchement d’une boucle monitor)
Karan utilise des patins anti-vibration de la marque Soundcare intégrés dans les pieds. Il est rare, même dans l’ultra haut de gamme, qu’un constructeur offre ces stabilisateurs d’origine…
Enfin, pour terminer, Karan livre une télécommande ronde, très design et robuste. Un joint circulaire en caoutchouc est disposé sur la partie inférieure afin que celle-ci ne glisse pas.
Il faudra utiliser une clé 6 pans pour ouvrir le boitier pour y insérer les piles (2 x 1.5V LR6, livrées)
Si on doit noter un point négatif, c’est que Karan ne livre pas de cordon secteur. Ils ont choisi de ne pas livrer le cordon d’entrée de gamme que l’on trouve classiquement avec les appareils hifi, Karan considérant que le client final s’offre dans tous les cas un cordon secteur de qualité de son choix.
L’amplificateur est livré avec un manuel synthétique très clair, une carte de garantie de 5 ans (on y apprend que celle-ci n’est valable que sur le territoire où l’appareil a été acheté à condition d’être résident du pays en question).
Vous l’aurez compris au travers de ces premières lignes, le Karan respire la qualité, rien n’est négligé, jusqu’aux petits détails. Nous n’avons absolument pas l’impression d’avoir à faire à un amplificateur de ce prix, mais à une électronique bien plus onéreuse.
Écoutes:
Pour ces écoutes, nous avons utilisé 3 paires d’enceintes:
-Les Wilson Audio Sophia 3
-Les Wilson Benesch ACT
-Les Wilson Benesch Vector
En source, nous utiliserons la Rosita Pi accompagnée du DAC Meitner MA-1, afin de ne pas remettre en doute la partie source.
Le câble utilisé est le Esprit Lumina (en modulation RCA et en HP), le connecteur WBT accepte indifféremment les bananes et fourches.
Les albums en écoutes:
-Michel Jonasz, le nouveau live, « Les hommes sont toujours des enfants »
-Mario Biondi, « Handful of soul »
1ère piste: Michel Jonasz
Première enceinte, la Wilson Audio Sophia 3
Nous lançons « J’suis dans le coton » de Michel Jonasz, à 0″55 les premiers coups de basses sont complètement maitrisés, y compris avec la Sophia 3 qui est assez difficile à alimenter dans ce registre. Là c’est gagné, aucune rondeur, c’est uniquement de l’assise, de la lisibilité, jusqu’aux toutes premières octaves.
A 1″13, lorsque Michel Jonasz arrive sur scène, les applaudissements sont réels, nous avons l’impression d’être dans la salle.
A 1″40, premières paroles… la voix du chanteur est exceptionnelle, c’est d’un naturel impressionnant, c’est réellement la première fois que nous rentrons en « vibration » comme cela avec un amplificateur à transistors !
A 5″12, Michel Jonasz s’adresse au public, le chanteur est là, ici, dans l’auditorium, la voie est précise et parfaitement localisée.
Nous avons réellement l’impression d’assister au Live, c’est unique, seules de grosses triodes nous avaient emmenés aussi loin que cela dans une restitution.
Avec Wilson Benesch:
Nous passons sur l’enceinte Wilson Benesch Vector, le compte-rendu d’écoute est similaire avec une vraie richesse harmonique, des basses maitrisées, l’association est parfaite.
Bien sur le registre grave va moins loin que sur la Sophia 3, mais c’est aussi la première fois que nous entendons une restitution de cette qualité sur la Vector !
Première piste, vous l’aurez compris, sur les deux enceintes nous sommes au sommet; jamais nous n’avions vu un ampli à transistor aller si loin que cela (et pourtant quasiment toutes les marques sont passées entre nos mains ou entre nos oreilles).
2ème piste: Mario Biondi, « This is what you are »
Première enceinte: la Wilson Audio Sophia 3
Dès le début, le tambourin est clair, net et précis.
A 0″30, la charley offre de l’air, tout respire et prend une dimension réelle.
A 1″01, le chanteur livre les premières paroles, un grain de voix et un côté très charnel.
A 3″50, la trompette parfois incisive sur certaines électroniques, passe sans aucun problème.
A 5″00, le solo de percussion offre une dynamique sans égal.
A 5″22, le solo de trompette est fou, complétement fou et envoutant, les larmes aux yeux nous viennent tellement c’est authentique !
Seconde enceinte la Wilson Benesch ACT:
L’enceinte révèle de la même manière des timbres justes.
La dynamique sur les solos de percussions est étonnante, jamais encore entendue de cette manière sur une ACT !
La Wilson Benesch ACT est une enceinte qui « respire » et qui offre une dimension sonore très étendue, le Karan respecte cela et libère complétement l’enceinte, impossible de localiser l’enceinte gauche et droite. Nous plongeons littéralement dans l’ambiance.
Le foot tapping est assuré, c’est magnifique.
En conclusion:
C’est un sans faute, c’est parfait, l’ampli sait délivrer sa puissance avec une célérité incroyable.
Aucune limite n’est décelable dans les graves, c’est vraiment IMPRESSIONNANT !
Sur les instruments délicats, on s’aperçoit que le Karan révèle du micro détails comme on en perçoit rarement, la partie préampli est vraiment très transparente.
Les timbres sont respectés et on s’approche d’une vraie triode. Mais comment est-ce possible ?
Enfin un ampli qui nous réconcilie complètement avec les transistors, nous n’avons absolument rien à lui reprocher. Ah si son prix: 7900 euros, pas assez cher si on le compare à d’autres amplificateurs et même à des duos préamplis/amplis à transistors…
Ces qualités devraient faire des adeptes dans la plupart des marques, car l’ampli est neutre, sait délivrer du courant, les adeptes de marques comme Wilson Audio, B&W, Focal, Wilson Benesch devraient être complètement ravis.
Bien évidemment sur des plus grosses enceintes comme la Wilson Audio Sasha 2 ou B&W 800 ou 802 ce seront les blocs de puissance KAS 400 ou KAS 600 qui trouveront leur places.
Nous vous livrerons nos impressions personnelles car des clients se sont déjà manifestés sur ces B&W et Focal que nous ne distribuons pas.
Un prochain test grandeur nature aura lieu chez nous en compagnie de la Wilson Audio Sasha 2 et du nouveau bloc de puissance Karan KA-S 600 (qui lui aussi a été revu dernièrement par Karan sans que le MK ne soit incrémenté)
Karan est un vrai coup de cœur chez HIFI LINK. Les amplis de la marque trouveront leur place dans l’auditorium auprès des amplis à tubes de référence, place qu’aucun amplificateur à transistor n’avait occupé…